L'organisation mondiale de la santé (OMS) définit l'obésité comme
“un excès de masse grasse qui entraîne des conséquences néfastes pour la santé “.
Cette pathologie est due à un déséquilibre chronique entre apports et dépenses énergétiques lié lui-même à des facteurs de l'environnement (abondance d'aliments gras et sucrés, de produits alimentaires industriels) et comportementaux (absence d'activité physique, «grignotage»…)
qui progressivement entraînent des modifications métaboliques et cellulaires difficilement réversibles.
Les indices d'obésité
Plus l'excès de masse grasse est élevé, plus les conséquences néfastes pour la santé, regroupées sous le terme de morbidités,
sont importantes. La première démarche de prise en charge consiste donc à caractériser l'excès de poids ; on utilise à cette fin l'indice de masse corporelle (IMC, ou BMI, Body Mass Index).
L'IMC se calcule, chez l'adulte, en divisant le poids (en kg) par le carré de la taille (m2).
Par exemple, un homme pesant 80 kg et mesurant 1,75 m a un IMC de 85/(1,75 x 1,75) = 27,75, qui caractérise un surpoids.
L'IMC d'une femme pesant 85 kg et mesurant 1,65 m est de 31,22, signe d'une obésité modérée.
Statut pondéral IMC
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Maigreur < 18,50
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Normalité 18,50 à 24,99
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Surcharge pondérale (surpoids) 25 à 29,99
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Obésité > ou = 30
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modérée ou commune (de classe I) 30 à 34,99
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sévère (de classe II) 35 à 39,99
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morbide, majeure ou massive (de classe III) > ou = 40
Exemple :
Un individu mesurant 1,75 m sera classé comme atteint d'obésité sévère à partir d'un poids de 107 kg
et d'obésité morbide s'il pèse au moins 122,5 kg.
Outre l'IMC, on peut mesurer d'autres signaux, comme la circonférence du tour de taille. Cela permet de tenir compte de l'excès
de graisse au niveau abdominal, qui en lui-même a des conséquences néfastes sur la santé, notamment cardiovasculaires.
Au-delà de 102 cm de circonférence abdominale chez l'homme et de 88 cm chez la femme, l'excès de graisse peut nécessiter
une prise en charge médicale, même si l'IMC ne dénote pas une obésité.
Une condition à risques
Le risque le plus immédiat de l'obésité est sans doute le retentissement psychologique et social. Cette pathologie constitue
un frein aux déplacements et aux relations sociales ; elle déprécie l'image de soi, est source de difficultés psychologiques,
suscite des discriminations à l'embauche…
Mais il y a plus grave encore :
l'OMS estime que, chaque année, plus de 320 000 personnes meurent prématurément des suites d'obésité en Europe
(400 000 aux Etats-Unis).
En fait, on ne «meurt pas d'obésité» mais sous le coup de maladies graves dont la probabilité augmente fortement en cas de
fort excès de poids : diabète de type 2 (non insulino-dépendant), hypertension artérielle, maladies cardiovasculaires liées
à une augmentation du taux sanguin de “mauvais“ cholestérol (LDL cholestérol) et à l'athérosclérose.
De plus, certains cancers sont plus fréquents chez les personnes obèses que dans la population générale, notamment les cancers
dits “hormono-dépendants“ (sein, ovaire, utérus chez la femme, prostate chez l'homme), et certains cancers du tube digestif
comme le cancer du côlon.
D'autres troubles affectent particulièrement les personnes obèses,
notamment rhumatologiques (arthrose des genoux et des hanches, lombalgies, crise de goutte) et respiratoires
(dyspnée, syndrome d'apnée du sommeil (SAS), syndrome d'hypoventilation alvéolaire).
Pathologies associées à l’obésité de l’adulte en 2000 Fréquence (%)
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Hypertension artérielle - 42,1
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Maladies ostéo-articulaires - 32,6
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Pathologies veineuses - 28
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Complications gastriques - 15,9
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Dyslipidémies - 15,2
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Diabète de type 2 - 9,8
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Maladies des coronaires - 8,5
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Lithiase biliaire - 8,3
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Hyperuricémie, goutte - 7,2
(sources OMS, 2003)
La progression de ces pathologies est directement liée à l'inflation de la masse graisseuse. L'Assurance maladie estime
qu'à âge comparable, le risque des obèses de souffrir d'une affection de longue durée (ALD) est deux fois supérieur
à celui d'une personne normale.
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